« On ne va pas à la Junior-Entreprise pour faire de l’écologie ou du social… »
Telle est la remarque que l’on m’a faite pour réagir aux projets à impact positif que j’envisage de mener avec mon équipe, au cours de notre mandat d’une année. Après tout, cet étudiant a raison : si je voulais agir pour les défis contemporains, pourquoi n’ai-je pas plutôt choisi d’intégrer l’association écologique ou humanitaire de mon école ? Pour autant, devenir Junior-Entrepreneur et vouloir agir pour les problématiques actuelles sont-elles des actions incompatibles ?
Comme beaucoup d’autres avant moi, j’ai souhaité intégrer une Junior-Entreprise pour découvrir pratiquement le monde professionnel. Ces dernières années, les entreprises, les laboratoires, et, de façon générale, certains secteurs comme celui de la chimie, s’efforcent de s’acheminer vers la promotion et la concrétisation des 17 objectifs du développement durable énoncés par l’ONU. Ce monde en transition, je veux le soutenir. En tant que Junior-Entrepreneuse, je crois en ces changements et construis les valeurs qui seront les piliers de mon parcours professionnel futur.
Consacrer un axe de notre stratégie à des objectifs s’inscrivant dans le cadre de la Responsabilité Sociétale des Entreprises nous paraissait primordial. Alors non, on n’intègre pas une Junior-Entreprise « pour faire de l’écologie ou du social » mais on peut l’intégrer pour essayer de montrer qu’il est possible de construire un syncrétisme entre professionnalisme et durabilité.
« Vos actions ne pèseront pas dans la balance. »
A ajouter sur votre liste de choses à faire : lire La part du colibri de Pierre Rabhi [1].
Une forêt est menacée par des flammes. Les animaux de la forêt contemplent ce spectacle déchirant, persuadés qu’ils ne peuvent l’arrêter. Seul le colibri, bien que moqué par les autres animaux, va et vient de l’incendie au point d’eau. Au-dessus des flammes, il ouvre son bec pour y laisser tomber les quelques millilitres d’eau qu’il contenait.
Certes, devant les défis contemporains, les actions individuelles ne valent rien. Seul le cumul de ces actions sera responsable de résultats notables. Pierre Rabhi introduit dans sa réflexion le concept de « convergence des consciences » [2], état de l’humanité qu’il faudrait atteindre pour lutter contre les défis du siècle. Si les animaux de la forêt avaient été dans cet état d’alignement de pensée, ils auraient pu éteindre le feu, joignant leurs forces, et sauver la forêt.
Cependant, je ne compte pas attendre la réalisation complète de cet état avant de commencer à agir. Chimie Perspectives continuera d’adopter le comportement du colibri. Chimie Perspectives fera sa part.
Vers une « convergence des consciences » ?
Je salue les Junior-Entrepreneurs qui s’engagent déjà pour les problématiques environnementales et sociales de notre ère, quel que soit l’échelle de leurs actions, et invite ceux qui n’osent pas agir, par peur d’en faire trop peu, par peur de ne pas faire bien, à rejoindre l’état d’esprit du colibri : peu importe les moqueries ou les résultats qu’auront vos actions, essayez, tentez, recommencez, échouez. Ne restons pas sans rien faire.
Rédactrice :
Références :
[1] Pierre Rabhi, PR, (2017). La part du colibri (Edition illustrée par Pascal Lemaître, Collection Illustres). Editions de l’Aube.
[2] Pierre Rabhi, PR, (2016). La convergence des consciences. Editions Le Passeur.